Présidentielle américaine : le collège électoral un élément clé du système électoral américain

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Democratic presidential candidate and former Vice President Joe Biden smiles during an event to announce his plans to combat racial inequality in Wilmington, Delaware, U.S., July 28, 2020. REUTERS/Jonathan Ernst

Aucun candidat à la présidentielle ne peut devenir Président des Etats-Unis d’Amérique s’il ne bénéficie pas du vote de la majorité des grands électeurs qui composent ce Collège Electoral. Cette structure est constituée de 538 grands électeurs, soit autant que de membres du congrès ainsi que 3 électeurs du District de Columbia.

Dans « le Fédéraliste », James Madison expliquait que la Constitution avait été conçue comme un mélange de gouvernement fédéral — basé sur les États — et national — basé sur la population. Dans cette optique, le Congrès posséderait deux Chambres, l’une fédérale (le Sénat) et l’autre nationale (la Chambre des représentants), tandis que le président serait élu par une combinaison des deux modes.

Le terme « collège électoral » ne figurait pas dans la Constitution des États-Unis et ce n’est qu’au début du XIXe siècle qu’il est entré dans l’usage pour désigner le groupe de citoyens se réunissant pour élire le président et le vice-président. Sa première mention dans une loi fédérale date de 1845. Il est désormais inscrit dans les amendements à la Constitution sous le nom de « College of Electors ».

Les candidats comme grands électeurs sont nommés par les partis politiques des différents États dans les mois qui précèdent le jour de l’élection. La Constitution américaine autorise chaque État à choisir son propre système de nomination.

Quasiment tous les États utilisent la méthode du « winner-take-all (le vainqueur prend tout) » qui attribue en bloc l’intégralité de leurs grands électeurs au candidat ayant reçu la majorité des suffrages. Le Maine et le Nebraska choisissent eux, un électeur dans chaque district congressionnel sur la base du vote populaire local, puis sélectionnent les deux derniers électeurs à partir des votes sur l’ensemble de l’État. Cette méthode a été utilisée dans le Maine depuis 1972 et dans le Nebraska depuis 1992.

L’élection du président et du vice-président des États-Unis est indirecte. La théorie constitutionnelle veut que, tandis que la Chambre des représentants américains est élue directement par le peuple, le président et le vice-président soient élus pour former l’exécutif d’une fédération d’États.

Les grands électeurs sont déterminés suivant des lois définies par chaque État. Actuellement, tous les États utilisent le vote populaire à cet effet. Ainsi, le jour de l’élection présidentielle (3 novembre), même si les bulletins de vote portent les noms de candidats à la présidence ou à la vice-présidence, les votants élisent en fait des grands électeurs. Une fois déterminés, ces grands électeurs votent pour l’élection du président et du vice-président.

Le candidat démocrate à la présidentielle, Joe Biden, est quasiment sûr, sauf en cas de force majeure, de prêter serment comme 46è président des Etats-Unis le 20 janvier 2021 à midi (heure locale). Sa récente victoire dans l’Etat d’Arizona lui donne la chance de siéger à la Maison Blanche pour un mandat de quatre ans, renouvelable une fois. Joe Biden qui a rassemblé cinq millions de suffrages de plus que le président sortant, le républicain Donald Trump au niveau national, sort requinquer de sa victoire en Arizona, que les démocrates n’avaient pas gagné depuis 1996, si l’on en croit aux médias américains. Avec cet Etat du Sud-Ouest, il totalise 290 grands électeurs, contre 217 pour Trump.

« Les électeurs suivent généralement les résultats du vote populaire. Le candidat a besoin de recueillir 270 des 538 voix de ce Collège pour gagner. Dans le cas échéant, la Chambre des représentants choisira le président, ce qui n’est jamais arrivé depuis 1824 », explique le Dr. Mark J. Rozell, doyen de Schar School spécialisée en politiques et gouvernement, de l’Université George Mason Arlington, Virginie (Etats-Unis d’Amérique).

Un candidat peut perdre le vote populaire, mais accède à la magistrature suprême du pays à travers le Collège électoral. « Hillary Clinton a eu la majorité lors du vote populaire dans les états les plus peuplés comme la Californie (en 2016). Si on ajoutait le vote des électeurs et des états-Bleus (Démocrates), elle a eu 257. Or, elle n’avait besoin de 13 votes. Trump a aussi gagné dans beaucoup d’Etats avec de petites marges », précise-t-il.

M.S

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