Diéma : les producteurs agricoles sont inquiets à cause de la pluie

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Selon le chef du Secteur de l’Agriculture de Diéma, Aguibou BAH, les activités de la campagne agricole 2021 se poursuivent activement dans l’ensemble. Au courant de la troisième décade du mois d’août, les activités se sont caractérisées par la poursuite des dernières installations des cultures de Sorgho (tardif) et le niébé par endroits.

Les opérations d’entretiens des cultures notamment, le sarclage, le démariage, l’apport des fumures d’entretiens et le buttage,  le traitement phytosanitaire sur les cultures de la pastèque, le maïs et le niébé contre les nuisibles (les lépidoptères et les Coléoptères), la surveillance des ennemis des cultures sur l’ensemble des localités.

Le cumul de pluies enregistré du 1 mai au 29 août 2021 au niveau du poste d’observation du sous-secteur central de 411,5 mm en 29 jours, est déficitaire par rapport à la campagne passée qui était de 606,1 mm en 33 jours. Le Cumul moyen interannuel est de 423,1mm.

Globalement, le taux de réalisation (emblavures) de la campagne 2021, est inférieur par rapport à la campagne précédente à la date du 30 août 2021.

La situation phytosanitaire est relativement calme sur l’ensemble. Toutefois, des légers dégâts suite aux attaques de chenilles légionnaires ont été constatés sur le maïs dans certaines localités notamment dans la commune de Diéma. Aussi, il a été signalé la présence d’oiseaux granivores dans le sous-secteur de Béma.

Les opérations d’installation des cultures se poursuivent. La répartition des pluies est plus ou moins bonne dans le temps et dans l’espace sur l’ensemble du cercle de Diéma.

Le démarrage de la campagne agricole 2021 est jugé tardif par rapport à la campagne précédente. Ainsi  compte tenu de l’installation tardive des pluies sur l’ensemble du cercle de Diéma, un certain nombre de  recommandations ont été faites par la Station Météo et le Secteur de l’Agriculture de Diéma, à l’endroit des producteurs agriciles. Préconiser l’utilisation des semences précoces (disponibles auprès des fournisseurs agrées ou encore les semences locales précoces), privilégier l’adoption des techniques de conservation des eaux et du sol dans les champs, notamment le labour perpendiculaire à la pente, les zai, demi lunes, RNA( Régénération naturelle des arbres) etc, renforcer la surveillance des nuisibles des cultures en  informant à temps, les services techniques compétents sur l’apparition des nuisibles, ainsi que  les cas de pertes des cultures, tout en précisant les causes liées aux pertes (sécheresse, inondation, attaque des nuisibles, etc.),mais également  être attentifs aux mises à jour qui seront faites par Mali Météo.

Ce qu’en pensent certains producteurs agricoles

Oussouby NIAKHATE, est producteur agricole à Lambidou. Avec un retard de plus de 20 jours dans l’installation des pluies, les espoirs sont minimes pour lui. Mon épouse est en train de semer son arachide. Pour que les cultures réussissent, il faut qu’il continue de pleuvoir jusqu’à novembre. D’aucuns diront que depuis quand on a vu l’hivernage prolongé jusqu’à cette période, oui, mais il le faut.  Il dispose de 4 hectares de mil kéningué. L’année dernière, cette période a trouvé qu’on a croqué le maïs. Je crains surtout pour les femmes, certaines comptent sur leurs productions de maïs et d’arachide pour assurer  l’entretien de leurs progénitures. Cette année, les gens ont eu peur de cultiver dans les ravins pensant que les eaux causeront des dégâts sur les cultures, comme ce fut le cas l’année dernière.

Comme plusieurs localités, Farabougou a besoin de pluie. Coumba CAMARA émet des réserves quant à la réussite de la campagne. En ce moment, beaucoup de producteurs  poursuivent les semis.

Mady KONATÉ, relais communautaire à Darsalam. Compte tenu de mes années d’expériences, il est difficile, que je me trompe au sujet de la campagne, déclare le quadragénaire. Cette année, dit-il avec pessimisme, la campagne ne sera pas bonne, en tout cas, pas comme on le souhaite, tous les signes le présagent. A présent, certains n’ont pas fini de semer du mil et de l’arachide. Dans notre village, rares sont les paysans qui utilisent des engrais. Notre technique consiste à poser chaque année de nouveaux champs pour accroître nos  rendements, même si cette pratique est déconseillée par les techniciens en la matière. 

La remarque de Dossou KONARÉ, un habitant de Nancoumana, dans la commune rurale de Gomitradougou, porte sur la baisse du niveau d’eau des mares. Cette année, dit-il, les mares sont en décrue. L’année dernière, à pareil moment, les véhicules ne pouvaient pas traverser le ravin situé à l’entrée du village. J’ai dit aux gens d’arrêter de semer de l’arachide, ça ne servira à rien,  il faut s’attendre à la famine cette année.

Bakou KEITA, Maire de la commune rurale de Diéoura, estime que les pluies doivent continuer jusqu’à 4 mois, à compter d’août, sans quoi, laisse-t-il entendre,  il n’y aura pas de récoltes dans ma commune.

A en croire Gangaran NIAKHATE, ça ne va pas à Fatao, plusieurs producteurs continuent de labourer leurs champs, or le tiotio calo est déjà fini.

« Les cantharides ont fait leur apparition,c’est un mauvais signe, elles annoncent la fin de l ‘hivernage. Ces nuisibles sortent généralement lorsque le mil sagno arrive à maturation », explique Hamada SANGARE.

A Diangounté Camara, selon Mady coumba NIAKHATE, la situation commence à s’améliorer, mais insiste l’homme, il faut qu’il pleuve. A cause des ruptures de pluies, beaucoup de gens étaient obligés de reprendre leurs semis.

Comme le relate Amadou BA, conseiller communal à Fassoudébé. Il fallait tout reprendre à zéro. Les premiers semis n’ont pas poussé. S’il ne pleut pas, dit-il, ce ne sont pas seulement les cultivateurs qui en souffriront.

Avec ses immenses terres emblavées, Moussa CAMARA, les  mains levées vers le ciel, ne cesse d’implorer le Tout-Puissant afin qu’il laisse tomber la pluie, et assurer l’autosuffisance alimentaire.

Malgré tout, les champs de Mamadou DIAGALY se portent bien à Lakamané.

Bassi TRAORE résident à Débo Massassi trouve que le retard accusé  est difficile à rattraper, sauf dit-il, par miracle.

De l’optimisme chez Mamadou DIAWARA, producteur agricole à Lattakaf. La campagne agricole est bonne dans notre localité, du moins pour le moment, ajoute-t-il avec un peu d’hésitation.Tant que les récoltes ne sont pas faites, on n’est pas tranquille, il faut surtout craindre les déprédateurs, ces nuisibles qui détruisent tout sur leur passage.

Le champ de pastèque de Sidy TRAORE, domicilié à Torodo se porte à merveille. La pastèque n’a pas besoin de beaucoup d’eau pour vivre, dit-il pour se justifier.

Ces différents témoignages confirment les prévisions de Mali-Météo qui prévoyait un démarrage tardif de la campagne avec des séquences sèches et longues en début de saison.

Ouka BA, AMAP Diéma

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