Yelimane: le gouverneur de Kayes prêche la cohésion sociale

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Après les cercles de Bafoulabé et de Keniéba, le chef de l’exécutif régional s’est rendu dans le cercle de Yelimane le jeudi 3 juin 2021.L’objectif selon le Colonel Soumaré était : « d’établir une prise de contact avec les populations du cercle »

Conscient de l’enclavement dont le cercle est victime depuis les dégâts causés par les fortes pluies de 2020, et en tant que premier responsable de la région, il ne pouvait s’y rendre sans suivre les chantiers de réparation de certains ponts de la RN23 dans le cadre du programme d’urgence lancé par le ministère des Transports et des Infrastructures en début d’année.
Accompagné d’une forte délégation dans laquelle se trouvait le directeur régional des routes, le gouverneur Soumaré a visité les différents sites le long du trajet. Le constat est amer : les travaux sont en retard vu le délai si pressant avec l’hivernage annoncée dans moins d’un mois. « Nous allons écrire à qui de droit pour que des mesures soient prises afin que les travaux puissent avancer. Elles (entreprises) nous ont promis beaucoup de choses, mais nous sommes septiques » a déclaré le colonel Moussa Soumaré, gouverneur de Kayes.


Accueilli en grande pompe par la population, c’est dans la salle de conférence Madioké Diarra du centre d’Omrib que la rencontre avec les forces vives s’est tenue. Au présidium, le gouverneur avait à ses côtés, le maire, le préfet et le président du conseil de cercle de Yelimane. Après les mots de bienvenue, le maire a axé son discours sur la dégradation de la route Kayes – Yelimane et Yelimane – Dialaka comme l’urgente préoccupation des populations. Une manière d’interpeller le chef de l’exécutif à mesurer l’ampleur de la situation. Selon le maire, « la dégradation de cette route a rendu la vie chère dans le cercle de Yelimane ».
Après une mise à jour de la situation du cercle faite par le préfet Fadio Fané, le colonel Moussa Soumaré a pris la parole pour s’adresser à la salle, pleine à craquer de chefs de cantons, chefs de villages, leaders religieux, le RECOTRAD, les organisations féminines et de jeunes.
L’homme qui avait servi dans ce cercle il y a une vingtaine d’années a rassuré son auditoire qu’il était déjà imprégné de la situation. Certes, le gouvernement ne doit pas être dédouané de ses responsabilités vis-à-vis du développement, mais le gouverneur qui se sent fils du cercle a également rappelé la part de responsabilité des populations du cercle. Il a insisté sur l’implication de tous les fils et filles de Yelimane à promouvoir la paix et la cohésion sociale entre les populations du cercle, gage de tout développement. « La route dont on parle a été construite grâce à un apport considérable des populations du cercle. Des écoles, des centres de santé, des ponts, des barrages, des jardins maraîchers… ont été construits ici sans le gouvernement et cela grâce à l’entente et la paix qui régnaient entre vous » a rappelé le colonel Moussa Soumaré avant de poursuivre : « Aujourd’hui, vous vous méprisez pour des choses inutiles. Les fils du cercle à l’extérieur qui cotisaient ne s’entendent plus. Autrefois, les autres régions enviaient la région de Kayes, et cela, pour ce que nous étions. Si nous ne faisons pas attention, ça sera dommage. »
Par ce message, le chef de l’exécutif régional a voulu interpeller les chefs de cantons, chefs de villages, leaders religieux et coutumiers sur leur rôle par rapport à la fragilisation du tissu social causée par l’épineuse question de l’esclavage par ascendance, qui continue de diviser les populations du cercle de Yelimane.
Comme réponse aux préoccupations énumérées par le maire et le préfet, le gouverneur s’est voulu rassurant « nous ferons ce qui est à notre pouvoir. Nous nous adresserons à qui de droit. Mais vous devez aussi comprendre que nous ne sommes pas dans une période normale. Vos préoccupations sont légitimes et ce sont les mêmes cris de cœur des populations dans d’autres localités du pays. Donc, vous comprendrez que les moyens sont limités. Cultiver d’abord la paix entre vous. Tant qu’il n’y a pas de paix, rien de ce que vous aviez souligné ne peut être un acquis durable. »
C’est sur ces mots que la rencontre de celui, que l’entourage qualifie de pragmatique a pris fin.
Après ce temps de partage, le gouverneur a procédé à la remise symbolique de don aux familles démunies du cercle. Un don composé de céréales et des enveloppes symboliques. S’en est suivi le tour des garnisons des forces armées et de sécurité de Yelimane. Le peloton de la garde nationale, l’unité de l’armée, la brigade de gendarmerie nationale et la garde pénitentiaire ont chacun reçu le gouverneur et sa délégation. Des échanges et des messages d’encouragement ont dominé cette dernière étape du programme de la mission du gouverneur dans le cercle de Yelimane.
Envoyé spécial Sinsin Salomon TIENOU

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