C’est le projet qu’ont lancé les coordinateurs de l’initiative « Un Malien, un arbre ». Le pari peut sembler fou, mais il reste d’actualité en cette Journée mondiale de l’environnement.
Face aux défis des changements climatiques et ses conséquences négatives, on constate au Mali, une perte de près 80 % de la biodiversité, avec des phénomènes comme la désertification, et une augmentation des températures, le reboisement s’impose donc, à défaut de l’application d’une vraie politique nationale.
Aujourd’hui, le Mali dispose de 112 forêts classées et périmètres de protection d’une superficie de 1.338.991 ha, soit moins de 1% de la superficie du pays. Ces forêts classées font l’objet d’occupation anarchique entrainant leur dégradation. Les principaux facteurs sont l’agriculture (le nomadisme agricole), la transhumance et la divagation d’animaux domestiques, la coupe de bois pour les besoins énergétiques d’une population en croissance permanente.
Ali Daou, chargée de programmes à l’Unesco est l’un des initiateurs du projet : « Nous avons été sensibles aux problèmes des femmes, qui sont aussi touchées par ces changements climatiques. « Ce sont elles qui utilisent le charbon de bois pour les travaux ménagers. Il fallait d’abord les sensibiliser pour instaurer une dynamique de changement positif » explique-t-il.
D’où l’idée d’une plateforme d’associations, de personnalités et d’individus pour porter l’initiative Un Malien Un arbre. « Si chacun plantait un ou deux arbres, ce serait déjà pas mal », souligne M. Daou, conscient de l’ampleur de la tâche. Les arbres jouent un rôle important, pour préserver de bien des phénomènes, y compris les migrations, ou le nomadisme. Les forêts aident à reconstituer les nappes phréatiques si cruciales pour l’eau potable.
C’est pourquoi Ali Daou en appelle à l’engagement de tous les Maliens pour réussir le pari fou de planter ces quelques 22 millions d’arbres à l’horizon 2022 !
Mame Diarra Diop
