Se marier doit être une décision personnelle et non imposante

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Depuis quelques années, le phénomène du mariage d’enfants fait rage dans notre société principalement à Kayes où le taux est élevé.

Les  conséquences de ce phénomène sont nombreuses et incalculables  pour une adolescente mariée contre son gré par sa famille.

Que ce soit les jeunes filles, il y a aussi quelques cas isolés chez les jeunes garçons  peu connu du public. Cependant plusieurs facteurs (économique, social, culturel et religieux) expliquent la plupart du temps les mariages d’enfants.

Le problème économique reste l’une des raisons fondamentales du mariage d’enfants à cause de la situation financière difficile qu’endurent  certaines familles pauvres. A l’exemple de  Djaba Traoré « Mes parents m’ont donné en mariage à un homme riche sans mon consentement à cause de son argent, j’étais seule et je pouvais rien contre cette discision de ma famille.».

Pour changer le niveau de vie, les jeunes filles qui n’ont pas encore l’âge de se marier sont les plus grandes victimes, elles sont données en mariage à des expatriés vivants en Europe, en Amérique ou ailleurs sur la planète pour que ceux-ci viennent en aide financièrement aux familles de la mariée sans que la jeune fille ne se prononce sur son avenir de couple car dit-on « L’enfant n’a rien à dire quand ses parents prennent une décision. ».

Socialement, des pactes ont été signés par des arrières grands parents entre ces familles ou groupes ethniques qui demeurent attachés à ce serment, donc difficile de briser le signe indien, car c’est avant tout pour eux un honneur de parole donnée, alors que ce sont les filles qui payent les frais d’une décision prise à leur insu. C’est le cas de Fatoumata Sissoko « Un après midi, ma tante ma demander de venir chez elle pour une affaire de famille. C’est en arrivant chez ma tante qu’elle m’apprend que j’ai eu un mari et que mon mariage religieux devait avoir lieu le même jour. J’ai eu mal, mais je ne pouvais rien, c’est l’enfant à l’intime ami de mon père. ».

Il ya aussi l’aspect d’une amitié profonde  tissée entre des chefs de familles qui se confient et font pratiquement tout ensemble, donc difficile de rejeter une demande de mariage, c’est en quelque sorte une redevabilité pour prouver la sincérité de l’amitié.

Malgré l’implication des ONG comme l’AMSOPT et autres qui mènent de nombreuses campagnes de sensibilisations et d’informations pour le droit et le bien-être des enfants, le constat est encore triste car des mentalités tirent toujours le diable par la queue.

Sur le plan culturel, une fille qui se marie même avant sa maturité est décrite comme  étant celle qui a reçu une bonne éducation de ses parents et se trouve généralement appréciée par sa famille.

L’autre aspect à souligner est la religion utilisée comme prétexte par certains pour justifier leur acte « lorsqu’une fille voit ses premières menstrues, c’est  qu’elle a l’âge de faire un foyer de peur qu’elle ne tombe enceinte sans être mariée ou que celui qui l’épousera ne la trouve pas vierge » affirme un adepte de cette pratique.

Les conséquences du mariage d’enfants

Le mariage précoce  à de multiples inconvénients sur la santé de la jeune fille, son bien-être social et sa vie dans la société.

Une fille mariée à bas âge peut avoir des graves problèmes de santé ou même perdre la vie en donnant naissance et les spécialistes en la matière savent le traumatise que subissent certaines d’entre elles après avoir vécu de pareilles situations.

Pour moi, la solution à ce problème est un manque de communication accrue auprès des communautés pour mieux expliquer ce phénomène qui a déjà trop fait de victimes en impliquant tous les acteurs du haut jusqu’au bas niveau pour que cesse la souffrance de nos jeunes sœurs.

Michel Yao

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