Bamako, 23 août 2018 (AFP) – Le principal opposant au Mali, Soumaïla Cissé,
officiellement battu à la présidentielle, a déclaré jeudi « rejeter
catégoriquement » les résultats proclamés par la cour constitutionnelle et ne
« pas reconnaître élu le président déclaré par elle », le chef de l’Etat sortant
Ibrahim Boubacar Keïta.
« Je rejette catégoriquement et sans équivoque les résultats proclamés par
la cour constitutionnelle. Par conséquent, je ne reconnais pas élu le
président déclaré par elle », a déclaré lors d’une conférence de presse M.
Cissé, qui ne s’était pas encore exprimé publiquement depuis l’annonce des
résultats définitifs lundi.
Ses lieutenants avaient indiqué dès lundi que le chef de file de
l’opposition ne reconnaissait pas sa défaite.
M. Keïta, 73 ans, a obtenu 67,16% des suffrages au second tour le 12 août,
pour 32,84% à Soumaïla Cissé, un ancien ministre des Finances de 68 ans, avait
annoncé lundi la plus haute juridiction du pays, en rejetant toutes les
recours de l’opposition, les jugeant irrecevables ou infondées par manque de
preuves.
« Cette institution s’est discréditée en se constituant prisonnière
volontaire d’un régime autocratique », a accusé jeudi Soumaïla Cissé, qui, à la
présidentielle de 2013, avait rapidement concédé sa défaite face à Ibrahim
Boubacar Keïta.
M. Keïta, qui a reçu les félicitations de nombreux dirigeants étrangers
depuis l’annonce de sa réélection, avait dit lundi « tendre la main » à son
« jeune frère » Soumaïla Cissé car « le Mali doit pouvoir compter sur toutes ses
filles et tous ses fils ».
Mais celui-ci a à nouveau lancé jeudi un appel à la « mobilisation » et à la
« constitution d’un large front pour la sauvegarde de la démocratie », appelant
à des manifestations « pacifiques et sans violence » samedi à Bamako, dans les
autres villes du Mali et au sein de la diaspora.
Pour son deuxième mandat de cinq ans, qui débutera le 4 septembre, Ibrahim
Boubacar Keïta aura la lourde tâche de relancer l’accord de paix conclu en
2015 avec l’ex-rébellion à dominante touareg.
L’accord avait été signé après l’intervention de l’armée française qui, en
2013, avait repris le contrôle du nord du Mali, où les jihadistes avaient
instauré la charia pendant un an.
Sa mise en oeuvre accumule les contretemps et n’a pas empêché les violences
de se propager du nord vers le centre du pays et vers le Burkina Faso et le
Niger voisins.
sd-siu/jpc

AFP

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