Comment sécuriser efficacement le vote de dimanche prochain? L’équation est de taille, surtout dans un contexte sécuritaire fragile qui exige des mesures spécifiques permettant aux acteurs de vivre le processus à l’abri de la peur ou du danger et d’assurer la protection du matériel électoral. Pour faire face à ce double défi, les plus hautes autorités ont mis le paquet : 30.000 agents (policiers, gendarmes, gardes, militaires) et 5.000 éléments des groupes armés sont mobilisés.
Ces hommes ont été formés, entraînés et équipés à la hauteur des enjeux de ce scrutin décisif dans la consolidation de la démocratie dans notre pays. Ils sont prêts, assure-t-on au ministère de la Sécurité et de la Protection civile, à opérer le jour-J suivant un plan de sécurisation concocté avec l’appui des forces partenaires (MINUSMA, EUCAP, Barkhane). Les observateurs (nationaux et internationaux) ont été également inclus dans les efforts afin qu’ils puissent contribuer à la création d’un environnement électoral sécurisé.
Pour l’opérationnalisation efficiente dudit plan et pour le suivi des mesures de sécurité tout au long du processus électoral, une commission nationale est à la manœuvre, sous la conduite du ministre Salif Traoré. Cette commission a des antennes dans chacune des dix régions administratives du Mali et le District de Bamako, pour la prise en charge des exigences spécifiques.
Le processus de sécurisation électorale débute avant, se poursuit pendant et se maintient après les élections. A chacune de ces phases, correspond un rôle précis des Forces de défense et de sécurité. C’est dire que le travail a déjà démarré sur le terrain. « A Bamako, vous pouvez constater les patrouilles de la FORSAT», glisse Bakoun Kanté, conseiller technique au ministère de la Sécurité et de la Protection civile. Et de souligner, fièrement, le travail abattu par ses «hommes» qui assurent sur toute l’étendue du territoire la sécurité physique des matériels sensibles, notamment les bulletins de vote (en cours de distribution) et les urnes. «Il en sera de même le jour du scrutin», dit-il.
A ces tâches, s’est greffée celle de la sécurisation des candidats. Une innovation qui consiste à accorder une protection rapprochée à chaque prétendant au fauteuil présidentiel et des escortes lors de leur déplacement à l’intérieur du pays.
Le jour du vote, les Forces de défense et de sécurité seront principalement dans trois postures : statique, dynamique et de standby. Les premiers auront pour mission de protéger les édifices (centres et bureaux de vote, centres de dépouillement) et les lieux de regroupement autorisés. A l’intérieur des centres, les agents vont assurer le respect, par les électeurs, des files d’attente devant les bureaux de vote, empêcher que les électeurs et les membres des bureaux fassent l’objet de violence ou de voies de faits, dissuader les donneurs de consigne de vote…
Les seconds sont chargés de la sécurité du transport du matériel électoral, des déplacements des officiels et patrouilles de surveillance et de sécurisation générale. Et, enfin, les positions de standby seront prêtes à intervenir en cas de besoin. Cette planification de la sécurité des élections prend en compte les potentiels pour tout type de violence et la façon de prévenir, d’atténuer ou d’y mettre fin, tout en respectant les droits fondamentaux. Sur ce point, qui s’inscrit dans la période après vote, Bakoun Kanté est formel : «des dispositions sont prises pour empêcher, dans la légalité, tout trouble à l’ordre public».
Par ailleurs, il est à rappeler que la société civile, les syndicats, les chefs religieux et traditionnels et les médias ont un rôle important à jouer dans la création d’un environnement électoral sécurisé.
I. D.

Essor

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