Engager les autorités et les communautés locales à améliorer de façon durable la préparation opérationnelle collective aux crises humanitaires et migratoires transfrontalières entre la Mauritanie et le Mali, tel est l’objectif fixé par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) à travers un exercice pratique de simulation tenue ce jeudi 28 juin à Gogui à la frontière Mali Mauritanie. En effet, depuis juin 2016, plusieurs actions ont été réalisées par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) dans les zones transfrontalières pour une sécurité renforcée et durable des frontières entre le Mali et la Mauritanie. Parmi elles : la sensibilisation des populations dans la gestion des ressources agro-sylvo-pastorales, la formation des policiers, gendarmes, agents de protection civile et société civile sur les droits de l’homme et les droits des migrants, la formation conjointe OIM-Mali avec OIM-Mauritanie sur divers thèmes liés à la gestion des frontières entre autres. Aussi, pour une meilleure sécurisation de la frontière commune, plusieurs outils de communication (postes radio et téléphones portables) ont été distribués aux populations frontalières. Selon le Directeur des frontières, le Commissaire Divisionnaire Arouna Samaké toutes ces actions que l’OIM mène avec le concours financier de l’Union Européenne et le Gouvernement Japonais, s’inscrivent dans le cadre d’un projet d’amélioration de la capacité collective de gestion des frontières et de protection des communautés transfrontalières entre le Mali et la Mauritanie. C’est alors pour mieux tester et s’enquérir de l’efficacité des structures existantes que l’Organisation Internationale pour les Migrations et ses partenaires viennent d’organiser à Gogui le 27 et 28 juin dernier, un exercice pratique de simulation sur une situation de crise à la frontière. Il s’agissait au cours de cet exercice pratique, de simuler la surprise des habitants d’un village de l’autre côté de la frontière par un grand feu de brousse faisant des dégâts matériels importants et blessant des villageois tout en provoquant du coup un mouvement de panique total au sein de la population. Cela occasionne une fuite considérable des populations vers le poste de frontière limitrophe. Informées de la situation, les autorités ont dépêché sur les lieux des agents de la police, de la protection civile, de la gendarmerie et de la santé. Tandis que ces derniers s’occupaient du feu et des blessés, des individus mal intentionnés se sont livrés à des scènes de pillage. Ils furent automatiquement mis aux arrêts par la gendarmerie. La première opération observée sur place était le don de premiers soins aux blessés, l’enregistrement des déplacés, puis leur prise en charge psychosociale par les services compétents. Suivra ensuite la visite conjointe des autorités maliennes et mauritaniennes pour remonter le moral et pour remettre des cadeaux aux victimes.
Cet exercice pratique de simulation très vivement apprécié par les bénéficiaires, vise à tester les dispositifs sécuritaires aux points d’entrée, à observer la réaction des communautés et des organismes civils et religieux, à se faire une idée sur le dispositif de coordination et de la gestion de l’information et enfin de constater la réaction des autorités sécuritaires et sociosanitaires . L’occasion était bonne pour la Représentante de l’OIM-Mauritanie, Mme Rokia Camara de signaler que cet exercice pratique de simulation qui a regroupé à la fois des participants de la Mauritanie et du Mali, permettra de trouver des solutions locales aux tensions entre les réfugiés et les communautés locales et de résoudre beaucoup de petits problèmes entre deux voisins séparés par une frontière non matérialisée.
Quant au maire de Gogui, Mohamed Hamet Cissé, il dira que cet exercice permettra de renforcer la cohabitation et le bon voisinage entre autorités et communautés de part et d’autres de la frontière, toute chose permettant de renforcer les liens d’amitié et de fraternité entre les deux pays. Auparavant, Mauritaniens et Maliens avaient bénéficié à Nioro du Sahel d’une formation bilatérale sur la prévention des incendies, les gestes de premiers secours et sur les risques épidémiologiques ainsi que sur la gestion des crises transfrontalières. A la fin des travaux, Mauritaniens et Maliens se sont séparés par des poignées de mains amicales.

Moussa DIAKITEAMAP-Nioro du Sahel

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