Kayes : l’Aid el-Fitr dans un contexte de Covid-19 et manque de moyens financiers

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A quelques heures de la fête de l’Aid el-Fitr (ramadan), les populations se préparent pour la célébration. Cette année, le contexte est différent à cause du Covid-19.
Depuis plusieurs jours, les populations de la cité des rails ont commencé les préparatifs de la fête de ramadan. Le grand marché renoue petit à petit avec l’affluence. Les boutiques de vente d’habits ne désemplissent pas, mais les achats sont pour l’instant faibles, indique D.Cheick vendeur d’habits et d’accessoires pour femmes au marché de Kayes.
Selon Cheick, les renseignements sur les prix sont constants que les achats. Ramata Diallo que nous avons rencontrée dans sa boutique évoque un problème financier. « Cette année n’est pas du tout facile. Nous avons un problème d’argent et la crise du coronavirus est venue l’empirer » nous raconte cette mère de famille de 3 enfants.
A quelques mètres de là, se trouve la boutique cosmétique de M.Cissé. Contrairement au vendeur d’habits, il estime que sa vente bouge à merveille. « Vous savez que les produits destinés aux femmes sont bien vendus. Quelque que soit la situation, la femme se fera toujours belle, donc je me plains pas; tout marche bien pour le moment.»
Le respect des mesures barrières est tout autre chose
Bien que la menace du Covid-19 soit réelle, le respect des mesures barrières reste un défi à relever. Dans un salon de coiffure pour femmes situé au centre-ville, la clientèle ne fait pas défaut. Seul problème, la distanciation est peu observée ainsi que le port du masque.
« Nous sommes vraiment conscients de la dangerosité du coronavirus, mais les habitudes chez nous au Mali sont têtues. Si j’impose ces mesures à mes clients, je risque de rester seule dans mon salon » a martelé Habibatou.C, propriétaire de ce salon de coiffure.
Parmi la trentaine de clients venue se tresser dans son salon pour la fête de ramadan, seuls 3 portaient un masque. Pas de dispositif de lavage des mains non plus à l’entrée. Bintou Diallo qui réside dans un village proche de la ville de Kayes et venue se coiffer explique ne pas être inquiète pour la maladie, mais plutôt aux besoins de sa famille. Selon elle, la priorité est la fête. Quoi qu’il arrive, nous devons apprendre à vivre avec cette maladie.
Dans certaines familles à qui nous avons rendu une visite pour voir comment elles préparent la fête, on évoque quelques difficultés et non des moindres. Au cœur des échanges, les moyens financiers dominent les débats
M. Dramane qui a une famille de quatre personnes dit se battre pour l’argent de popote le jour de la fête. Il estime qu’il ne nous pourra pas faire face à certaines dépenses comme l’achat d’habits pour sa femme et ses enfants faute d’argent. Pour joindre les deux bouts, des chefs de familles s’organisent en cotisant des sommes d’argent pour la viande en groupe de 10 ou plus en fonction de leur moyen. C’est l’alternative la plus privilégiée par les moins nantis.
Les postes de police saccagés à nouveau opérationnels
Les manifestations qui avaient paralysé la ville durant 48h sont désormais un triste souvenir que chacun tente d’oublier et aller de l’avant. Les postes de police saccagés par les manifestants ont repris du service. Les agents de la circulation régulent le passage pour éviter les embouteillages. Bref, tout est à nouveau en ordre dans le calme. La cohésion entre policiers et populations est une réalité et toutes les parties œuvrent à consolider cet acquis. L’exemple frappant est l’arrestation d’un jeune par les limiers du commissaire Salim Cissé du premier arrondissement à qui il est reproché de braquer avec une tenue de police qui serait celui du commissaire du deuxième arrondissent emportée lors de son incendie.

Dans un contexte sanitaire lié au Covid-19 et un manque de moyens financiers,chaque famille fera la fête à sa manière et selon ses moyens.

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