Dialogue politique inclusif : LE TRIUMVIRAT AU TRAVAIL

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Le chef de l’Etat a noté que le Dialogue politique national est l’occasion de faire l’inventaire des problèmes auxquels notre pays est confronté,crédit image:Essor

Avant de leur remettre une lettre de mission, le président Keïta a indiqué qu’il compte sur l’art de Baba Akhib Haïdara, de Aminata Dramane Traoré et de Ousmane Issoufi Maïga, pour faire de ce grand moment d’évaluation et de propositions un succès

«Ma confiance en vous est totale. Le Mali compte sur vous et le Mali a raison de compter sur vous». Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, s’est adressé ainsi au Triumvirat chargé de conduire le Dialogue politique inclusif lors de son installation officielle hier dans la salle des banquets du Palais de Koulouba. C’était devant les chefs d’institutions, les membres du gouvernement, les représentants de la classe politique, de la société civile, les leaders religieux et traditionnels, les ambassadeurs des pays amis et les représentants des organisations internationales accréditées au Mali.
Cette cérémonie consacre l’installation officielle dans sa mission du Triumvirat, composé de l’ancien Premier ministre, Ousmane Issoufi Maïga, de l’ancienne ministre de la Culture, Aminata Dramane Traoré et du Médiateur de la République, Pr Baba Akhib Haïdra. Ces trois personnalités seront épaulées par l’ambassadeur Cheick Sidi Diarra qui dirige le comité chargé de la préparation matérielle et scientifique de ce processus.
Pour le chef de l’Etat, les membres du Triumvirat sont les premiers à savoir que leur mission sera tout sauf une sinécure. « Mais ils sont authentiquement Maliens, authentiquement engagés pour le Mali et ils savent que mener à bien leur mission consolidera la marche du Mali, ancrera davantage la démocratie malienne qui a payé le prix du sang », a-t-il rassuré.
Les membres du Triumvirat, soulignera le président Keïta, ont fort à faire entre plusieurs nécessités, toutes impérieuses, d’abord secouer le cocotier après trois décennies de parcours institutionnel, ensuite éviter de jeter le bébé avec l’eau du bain. «Il leur faudra donc arbitrer avec tact. Car les débats devront être ordonnés et courtois. Et ils devront être épuisés dans un temps donné pour donner lieu à l’utile synthèse que le pays attend et à laquelle il a droit», a énoncé le président de la République.
Ibrahim Boubacar Keïta a ensuite rappelé qu’en mai dernier, il avait adressé une lettre à tous les partis politiques, aux mouvements et aux regroupements politiques, à la société civile, aux autorités religieuses et coutumières, aux centrales syndicales et aux syndicats autonomes pour solliciter leur contribution à la tenue du Dialogue politique inclusif.
«Je peux me réjouir de la réception de propositions de qualité à hauteur des enjeux nationaux, et qui serviront de base au travail du Triumvirat», a-t-il déclaré, remerciant tous ceux qui ont fourni ces propositions. Il sollicitera encore une fois leur accompagnement et leur soutien pour enrichir les débats du Dialogue politique inclusif. Pour le président Keïta, c’est l’art de Aminata Dramane Traoré, de Baba Akhib Haïdara et de Ousmane Issoufi Maïga, qui fera le succès de ce grand moment d’évaluation et de propositions que doit être le Dialogue politique inclusif.

Ici, le Président Ibrahim Boubacar Keïta posant avec les membres

CRISE PERNICIEUSE – A travers le Dialogue politique inclusif, a précisé le chef de l’Etat, il s’agira de faire l’inventaire des problèmes auxquels notre pays est confronté avec l’ensemble des acteurs, et de proposer des solutions avec un chronogramme et un plan d’actions de mise en œuvre. «Votre mission, sous mon autorité, consistera à assurer l’inclusivité du dialogue politique avec l’ensemble des forces vives de la nation ; assurer l’adhésion de l’ensemble des acteurs aux résolutions et conclusions du dialogue ; favoriser l’adhésion des acteurs aux réformes politiques et institutionnelles ; assurer l’orientation du Dialogue politique inclusif ; connaître les attentes de toutes les forces vives de la nation ; contribuer à l’apaisement du climat social ; trouver un consensus politique en vue de l’organisation des élections ; s’entendre sur la loi fondamentale ; renforcer la confiance entre les institutions de la République et les populations ; encadrer le dialogue politique inclusif», a détaillé le président de la République. Pour qui, tous les membres du Triumvirat ont le background souhaité et les aptitudes requises pour que l’exercice soit conduit dans les règles de l’art, afin de parvenir à des résultats soutenables, mesurables, applicables, réalistes et tangibles.
Pour sa part, le Pr Baba Akhib Haïdara, s’exprimant au nom du Triumvirat, dira que la singularité de la crise multiforme que notre pays traverse depuis de longues années est connue de tous. Après des audiences publiques et des entretiens avec les forces vives du pays, le président de la République s’est adressé à la nation le 16 avril dernier. «C’était pour annoncer les chemins que vous nous invitiez à emprunter pour sortir de la crise pernicieuse qui empêche le Mali d’avancer dignement…», a rappelé le Médiateur de la République. Pour qui, le chemin de sauvetage que le chef de l’Etat indiquait menait à ce Dialogue politique inclusif tant souhaité par de nombreux acteurs politiques. «Si les Maliens s’entendent, alors nous pouvons résorber nos aspérités psychologiques, nos scléroses partisanes, nos incohérences multiples. Nous pouvons nous épargner des agissements stériles qui défigurent le pays, affligent nos compatriotes, désolent nos voisins et nos amis pour nous avancer dans le progrès et la modernisation de notre pays et nous retrouver dans ce qui fait ce que nous sommes et que nous ne devrons jamais cesser d’être, que nous devons toujours rester, c’est-à-dire Maliens tout court, dignes et fiers de l’être», a développé le Pr Baba Akhib Haïdara. Le Dialogue politique inclusif, ajoutera-t-il, sera dans l’intérêt de la stabilité nationale, car il sera l’ensemble des points de vue et aussi des sentiments exprimés par les principaux acteurs sur les grandes problématiques qui conditionnent notre vie nationale d’aujourd’hui et de demain.
«Dans ce que nous recevons de vous comme lettre de mission, vous avez articulé ce que vous attendez de nous. Nous vous remercions pour la confiance que vous nous faites et pour l’occasion que vous nous donnez d’être utiles à notre pays. Nous sommes conscients que la tâche est complexe et délicate et qu’elle ne sera pas facile, mais l’honneur qui l’accompagne et le sentiment national qui habite chacun d’entre nous nous aideront à en supporter la charge», a-t-il conclu. Le chef de l’Etat a remis une lettre de mission au Triumvirat qui s’est ensuite entretenu avec lui à la fin de la cérémonie.
Dieudonné DIAMA

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