Chronique éco: LE MALI VISE LE TRIO DE TÊTE DES PRODUCTEURS D’OR

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Image d'illustration :Essor

Le classement africain des pays producteurs d’or est en mutation perpétuelle ces dernières années. La plus haute marche du podium a été pendant longtemps occupée par l’Afrique du Sud, suivie du Ghana et du Mali. Mais, depuis quelques années, le Soudan, dont la production pétrolière est sur une pente descendante, ne cesse de bousculer cet ordre africain que l’on croyait solidement établi.
En effet, selon le «Commodity Markets Outlook» publié en début de ce mois par la Banque mondiale, le Ghana a, en 2018, coiffé le pays de Nelson Mandela qui s’est vu aussi surclasser par le Soudan dont la production est essentiellement artisanale. Ainsi, le trio de tête de 2018 des géants africains du métal jaune est désormais composé du Ghana, du Soudan et de l’Afrique du Sud, selon l’institution de Bretton Woods. Notre pays, longtemps 3è du classement, est désormais 4è producteur d’or en Afrique.
En outre, ce classement qui demeure incontesté et incontestable -il se fait la base de déclaration officielle vérifiable – intègre uniquement la quantité d’or produit par nos unités industrielles aurifères. En la matière, le Mali, qui dénombre près de dix mines industrielles avec des perspectives de production encourageantes, a produit plus de 60 tonnes d’or en 2018, contre une cinquantaine de tonnes en 2017.
Toutefois, ce classement ne tient pas compte, en ce qui concerne notre pays, de la part importante de la production artisanale (mal maîtrisée), mais significative. En effet, selon des sources officielles, la production artisanale, bien que mal ou peu maîtrisée, est de plus en plus considérable et pourrait amener notre pays à remonter sur le podium. En 2017, ce sont plus de 16 tonnes d’or qui auraient officiellement franchi les cordons douaniers, a révélé le ministre des Mines et du Pétrole d’alors lors des Journées minières et pétrolières tenues en novembre 2017. Au regard de ce volume important, les autorités ont décidé de mettre en place de comptoirs d’achat sur les placers et procéder à l’identification des orpailleurs, afin de pouvoir quantifier au centime près la quantité d’or produite de façon artisanale dans notre pays.
Ces actions entamées depuis près de deux ans peinent certes à prendre la forme souhaitée. Mais, elles ont, tout de même, connu un début d’exécution. Et, aujourd’hui, le département persiste et signe : la quantité d’or qui a officiellement traversé nos cordons douaniers en 2018 est supérieure à celle de 2017 et dépasserait sans doute les 20 tonnes. Ce qui ferait une production nationale dépassant les 80 tonnes d’or (industrielle et artisanale). Ajouter à cela, les perspectives avec les énormes investissements annoncés par B2Gold et l’entrée en production de nouvelles mines, le Mali pourrait bousculer le classement dans un avenir proche.
Cheick M. TRAORÉ

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