Ma belle-mère me maltraite parce que je viens d’une famille pauvre

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Les jeunes femmes qui viennent des familles pauvres ont du mal à se faire accepter par leurs belles-familles plus aisées, écrit la blogueuse Niamoye Sangaré. 

Nous avons toujours envié notre copine Kady, parce qu’elle a été la première de notre bande à se marier. À 25 ans, elle a déjà trois gosses enfants. Elle habite dans une belle villa, et son mari est beau, jeune et riche. Nous croyons toujours qu’elle vit une vie de rêve.

Mais un dimanche soir, comme je passais lui rendre visite, je l’ai trouvée en pleurs. « Copine, j’avais vraiment besoin de me confier à quelqu’un. Merci d’être venue », me dit-elle. Elle me raconta alors comment Mah, sa belle-mère, ne cesse de la maltraiter. Elle ne vient pas d’une « bonne famille ». Son père est un simple chauffeur de bus, et sa mère une vendeuse de légumes au marché. L’insulte préférée de Mah : « Je n’ai pas si bien éduqué mon fils pour qu’il fasse sa vie avec un parasite de bas étage ». Cette petite phrase et d’autres insultes tuent Kady à petit feu.

Un favoritisme flagrant

C’est l’autre belle-fille de la famille, Tima, qui est la préférée de Mah. Son papa travaille à la primature et sa mère est directrice d’une banque. Tima elle-même travaille dans une grande agence de communication. Elle est donc indépendante financièrement, et très respectée, grâce à l’influence de sa famille.

Mais l’injustice va plus loin.  Dans les autres familles, pendant les jours de fête, toutes les belles-filles se réunissent pour s’occuper de la cuisine. Mais Kady se tape tout le boulot, et ses efforts ne sont jamais reconnus. Le pire est qu’après avoir servi le repas, les autres trouvent toujours à  redire : « Tu as mis trop de sel Kady »; « la viande n’est pas assez cuite », etc.  Ça la rend folle.

Tima, elle, se contente d’apporter juste des boissons ou des fruits et c’est elle que toute la famille remercie pour sa contribution.

La bonne éducation ne suffit pas

Pourtant, Kady est le genre de femme que tout homme rêverait d’épouser, surtout que nos hommes raffolent de « femmes soumises ». Elle est très belle, elle a fait des études, et elle a reçu une bonne éducation familiale. Elle sait entretenir une maison, faire la cuisine, la lessive, la vaisselle. Sa maman, comme toute bonne mère, lui a appris à être respectueuse, à considérer ses beaux-parents comme s’ils étaient ses propres parents, mais surtout à contrôler sa bouche et à bien prendre soin de son mari.

Maintenant, c’est clair que les temps sont en train de changer, et qu’une bonne éducation ne suffit plus pour rendre une femme heureuse et respectable. Pour avoir un mari qu’elles méritent et qui les respectent, les femmes devront conquérir une bonne position sociale. Elles ne devront peut-être pas être millionnaires pour se marier, mais elles devront prouver qu’elles auront les moyens d’aider à l’épanouissement matériel de leur famille.

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