Selon les données recueillies auprès du chef secteur de l’agriculture, Aguibou Bocar Bah, la campagne agricole 2018-2019 se porte bien dans le cercle de Diéma. La quantité de pluies recueillie à la date du 10 août 2018 est de 319 mm en 24 jours contre 235,1 mm en 24 jours à la même période de l’année dernière. Les opérations de semis ont démarré un peu tardivement. Le mil est au stade levée, début tallage. Le sorgho et le maïs au stade levée. Le niébé et l’arachide, début ramification.
Pour les céréales sèches, mil, sorgho, maïs, fonio, riz (bas-fonds et pluvial), la superficie totale emblavée pour l’ensemble du cercle de Diéma est estimée à 96,66% et l’arachide à 103,22%. La situation hydrologique est caractérisée par le remplissage progressif des mares et cours d’eau. L’état des pâturages est bon dans l’ensemble. Les abreuvements se font à partir des mares et cours d’eau. L’état d’embonpoint des animaux est bon. Les mouvements du cheptel sont réguliers du Sud vers le Nord. Les marchés à bétail sont bien approvisionnés.
Par rapport à l’état végétatif des massifs forestiers du sud vers le nord, il faut signaler la feuillaison et la floraison de l’ensemble des espèces. Le tapis herbacé est bon dans l’ensemble. Le kilo de mil est cédé à 275 Fcfa, le kilo de sorgho à 250 Fcfa, celui de maïs à 225 Fcfa, le kilo de riz importé est vendu à 350 Fcfa, le kilo de riz Office (RM40) à 450 Fcfa. L’arachide graine est vendue dans une fourchette de 500 à 700 Fcfa le kilo, l’arachide coque à 135 Fcfa le kilo. Quant au niébé, il est cédé entre 500 et 530 Fcfa le kilo.
Le secteur de l’agriculture n’a pas enregistré de poche de sécheresse majeure dans le cercle de Diéma par rapport à l’année dernière. Le niveau d’emblavure des différentes spéculations est à hauteur de souhait. Les perspectives sont bonnes dans l’ensemble avec la régularité des pluies et une bonne répartition dans le temps et dans l’espace. Les semis se poursuivent pour le sorgho, l’arachide et le niébé.
Nous avons rencontré le producteur Sékou Fofana. La joie était perceptible sur son visage. Il se disait satisfait de la régularité des pluies ces derniers temps. «Mais, déclare l’homme, cela ne suffit pas, pour que la campagne réussisse, il faut que les pluies continuent sans interruption jusqu’à la fin septembre, et même au-delà.» Quant à Sétou, elle fonde beaucoup d’espoir sur son champ d’arachide d’un demi-hectare pour réaliser des recettes et faire face aux frais d’entretien de ses enfants à l’ouverture prochaine des classes. L’année dernière cette femme n’a rien récolté à cause de la mauvaise pluviométrie qui s’était installée. Cet autre préfère attendre la fin de la campagne pour porter son jugement. «Même si l’hivernage est bon, explique-t-il, cela ne suffit pas, d’autres problèmes peuvent surgir avant la période des récoltes. Par exemple, les sautereaux, les cantharides, les oiseaux granivores et autres déprédateurs peuvent apparaître à tout moment et causer des dégâts sur les cultures.» L’homme trouve qu’il est trop tôt pour se prononcer. Malamine, lui, trouve que dans une zone, où le désert avance inexorablement chaque jour, à cause surtout de la coupe abusive du bois et de la destruction de l’écosystème, la réussite de la campagne est incertaine. Il conseille, et il a ses raisons, d’entretenir l’environnement comme « l’on s’occupe de ses femmes et de ses enfants».
Le secteur de l’agriculture bénéficie de l’intervention des projets et programmes, notamment le Programme d’amélioration de la productivité agricole des petits exploitants pour l’Afrique subsaharienne (SAPEP) pour la multiplication des semences, des tests de parcelles de démonstration, de placement profond de l’urée, de placement mécanique à l’aide de semoirs et la production et la diffusion des variétés hybrides (mil, sorgho et maïs). Le Projet d’accroissement de la productivité agricole (PAPAM) intervient dans les cultures maraîchères. Le programme de renforcement de la résilience à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel (P2RS), intervient dans le domaine agro-sylvo-pastoral.
Les techniciens de l’agriculture du secteur sillonnent périodiquement l’ensemble du cercle de Diéma pour apporter aux producteurs agricoles l’appui-conseil nécessaire en vue d’accroître leurs productions agricoles. Ce sont les anciens bâtiments de l’ex-opération de développement intégré du Kaarta (ODIK), qui abritent les 3 services à savoir le secteur de l’agriculture, le secteur de la protection des végétaux et le service local du génie rural. Ces infrastructures sont dans un état de vétusté totale avec des fissures multiples sur les murs. Il y existe six bureaux exigus ayant comme dimensions, chacun 3 m de large sur 6 m de long.
Deux magasins, dont l’un pour le stockage des engrais et le second contenant des produits phytosanitaires, sont disponibles. Pour mener à bien leurs missions, les agents souhaitent que l’Etat leur octroie des conditions idoines de travail en vue de sortir de cette précarité qui n’a que trop duré.
Ouka BA
AMAP-Diéma

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