Kayes -campagne présidentielle 2018 : L’argent ou l’avenir ?

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Ils sont jeunes souvent sans emploi et  passent presque la journée dans les QG de campagne des candidats depuis l’ouverture de la campagne présidentielle.

Certains jeunes peuvent passer des mois ou voir une année sans fouler la porte  du siège de leur  parti politique qu’ils prétendent défendre corps et âme.

Quand arrivent les moments de campagne, ils sont nombreux à se présenter chaque matin jusqu’à des heures tardives dans les sièges des partis politiques.

Le plus souvent,ces jeunes ont  plusieurs appartenances politiques et à la meilleure offre l’occasion est bonne pour la saisir.

« La campagne électorale est la seule période où nous pouvons avoir l’argent avec les politiciens et donc, nous saisissons tout simplement l’occasion. » martèle l’un d’eux qui a voulu garder l’anonymat devant un QG de campagne à Kayes.

Ayant,une parfaite connaissance de l’ambition que nourrissent ces jeunes, des dispositions sont prises par les représentants des candidats qui les utilisent à des fins politiques  pour atteindre leurs objectifs.

« Nous savons que tous ceux qui viennent pendant la période électorale ne sont tous pas avec nous. Ils viennent juste pour de l’argent.» nous confit un responsable politique.

Si, le gain est privilégié au détriment de l’avenir, quelle issue pour cette jeunesse  adulée lors  des discours électoralistes  avec des promesses de  créations des  milliers d’emplois ?

Difficile de répondre à la question, car ces jeunes sans emploi ne choisissent que la période électorale pour se rapprocher des hommes politiques qui leur promettent de l’emploi et un avenir radieux s’ils sont élus en hypothéquant leur avenir.

Depuis l’avènement de la démocratie dans les pays africains, la jeunesse a toujours été au cœur des programmes lors des campagnes électorales, mais est laissée de coté une fois les ambitions politiques atteintes.

En ces périodes de campagne, les candidats déploient de gros moyens en investissant des sommes colossales pour la mobilisation de leurs militants lors des meetings.

Caravane de sensibilisation à moto où des cortèges de grosses cylindrées se suivent pour porter le message des différents candidats, mais au finish la jeunese  qui aura tout fait pour hisser le candidat à la tête de la nation est souvent oubliée et perdante, quel paradoxe !

Les  grandes mobilisations en période électorale,sont-elles synonyme de victoire ?

L’erreur de ces candidats se situe à ce niveau. Ils sont déterminés et engagés en voyant ces jeunes présenter leur candidat sous tous les toits comme étant l’idéal parmi les prétendants, mais le fond de la coquille est vide, beaucoup ne sont pas inscrits sur les listes électorales et ne pourront donc pas se rendre dans les différents bureaux de vote pour décider à qui confier l’avenir du Mali dans les cinq prochaines années le jour du scrutin.

Comme le disait Thomas Sankara «L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte, ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. », et tant que l’argent est mis devant pour manipuler cette frange de la  jeunesse, son avenir sera toujours incertain.

Michel Yao

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